Ce qui ressort des documents ministériels remis le 7 février aux organisations syndicales :
Cette revalorisation avait été annoncé par le ministre suite aux projections faites par les syndicats mettant en évidence une perte de pension de 400€ à près de 1000€ par mois mais aussi la faible rémunération des enseignants.
Des 10 milliards annoncés pour la loi de programmation il n’est plus question comme on le sait depuis le 13 janvier. Le ministère ne parle plus que des 500 millions qu’il a promis pour le budget 2021, c’est-à-dire pas avant une année.
-Le scénario 1 prévoit de verser une prime aux échelons 2 à 5 allant de 157 à 64 € nets par mois de façon dégressive de l’échelon 2 au 5ème. Cela toucherait seulement 14% des enseignants. Au-delà de l’échelon 5, il n’y aurait rien.
-Le scénario 2 prévoit d’attribuer la prime aux échelons 2 à 6, soit 23% des enseignants, en diminuant son montant. On passerait de 128 à 49.80€ nets par mois.
-Le scénario 3 envisage de verser la prime de l’échelon 2 au 8ème échelon en faisant passer son montant de 114€ (échelon 2) à 14.25€ (échelon 8). Cela toucherait 44% des enseignants.
-Le scénario 4 concerne 76% des enseignants mais toujours dans la même enveloppe budgétaire. La revalorisation concernerait tous les enseignants de la classe normale (76% des enseignants) avec une prime allant de 92€ nets par mois à l’échelon 2 à 14.25€ par mois pour les échelons 8 à 11.
Au total, chaque scénario représente environ 200 millions d’euros seulement. Le ministère envisage d’autres mesures non conditionnelles comme une hausse des taux d’accès à la hors classe et à la classe exceptionnelle (en modifiant les taux d’accès selon les deux voies). Mais il est difficile de chiffrer la portée budgétaire de ces mesures.
Ce qui est certain c’est que la majorité de la revalorisation promise sera conditionnée à l’acceptation par des enseignants de contreparties. Là-dessus JM Blanquer applique les consignes données par le président de la République et renouvelées par le 1er ministre. Le ministère propose aux enseignants d’augmenter leurs revenus en acceptant deux tâches nouvelles.
- La 1ère tâche serait une formation sur le temps de congé. Un décret paru en septembre 2019, en application de la loi Blanquer, rend obligatoire la formation durant les congés dans la limite de 5 jours par an. Celle-ci doit être rémunérée 600€ maximum pour les 5 jours. JM Blanquer a déjà prévu au budget 2020 30 millions d’euros pour cette mesure, soit 50 000 professeurs contraints de perdre une semaine de congé. Les intéressés n’en ont pas déjà été informés. Mais l’annonce a été faite au Sénat en novembre.
En consacrant 200 millions à cette mesure, JM BLanquer pourrait imposer une formation de son choix à 350 000 enseignants, par exemple tous les professeurs des écoles, sur le temps de congé. Cela rentre tout à fait dans la vision ministérielle du « nouveau métier enseignant » et du rôle que se donne le ministre de faire évoluer les pratiques pédagogiques selon ses idées. Position qui a l’avantage de rendre les enseignants responsables des échecs de sa politique.
-La 2ème tâche avancée par le ministère c’est de faire effectuer des remplacements par les enseignants en les rémunérant par des heures supplémentaires. On rejoint là une vieille idée déjà avancée sous Luc Chatel. Le problème c’est que les établissements du second degré (car seuls ces enseignants seraient concernés) disposent déjà de ces enveloppes d’heures qui ne sont pas dépensées, les enseignants refusant les remplacements.
Pour FORCE OUVRIERE, la seule possibilité, revendication :
—> Retrait du projet de réforme des retraites
— > Augmentation de la valeur du point d’indice à hauteur de 18%